Des couleurs noise et des textes d’une poésie franche, politique, presque éperdue. Si Fishtalk a fait son arrivée sur la scène indé en tissant d’abord des atmosphères vaporeuses, il les nourrit désormais de textures bruitistes et électrisantes – signe d’un propos artistique qui se meut et s’approfondit. La voix de Mathilde Gresselin, éthérée, explore ainsi des facettes plus sombres, passant du spoken-word aux cris viscéraux. Aux côtés de Valentin Moncler (batterie, chant), Ismaël et Corentin Maretheu, iels investissent la scène sans réserve, l’érigeant comme l’ultime espace d’affirmation de soi.
Sa musique est à l’image de son parcours, lui-même à l’image du personnage. Comment présenter Alias ? Avant tout comme un artiste habité, industrieux et prolifique, qui manipule sonorités, genres, émotions à l’envi… Et se fait un malin plaisir à nous conduire devant l’édifice musical façonné par ses soins : un rock aux mille reliefs, tantôt psyché, dance-punk, hip hop, dansant, halluciné… Issu du jazz, Emmanuel Alias a d’abord composé pour des séries, puis s’est occupé de productions pour le Cirque du Soleil, avant de sortir une poignée de single, un ep suivi d’un premier album-concept – Jozef, contant l’histoire d’un tueur en série (cela ne s’invente pas). Et puisque son univers fourmille autant que ses idées, Alias dévoilera un second disque, cette année.