EDGAR SEKLOKA

2024-09-21 19:30:00
SAMEDI 21 SEPTEMBRE 2024- 19:30

EDGAR SEKLOKA

SUGA MUSIC

19:30

20:00

L’artiste artisan aux semelles de vers

Succédant au captivant « Unpeude sucrr » (2021), l’album À l’atelier des âmes debout rend compte, avec singularité, de la démarche adoptée par le rappeur, chanteur, compositeur et auteur Edgar Sekloka depuis plus de quinze ans, à travers ses concerts, ses publications et les ateliers qu’il encadre en France et à l’étranger : un art en chantier, en questionnement, à l’écoute des turbulences de son temps. À travers ses nombreux ateliers d’écriture, le natif de Paris aux racines béninoises et camerounaises exprime une préoccupation essentielle : la transmission.

Edgar Sekloka est un artiste artisan, qui, sur l’établi de la patience, lime avec passion ses grooves et ses rimes. Pour reprendre un vocable de l’émérite jazzman Bernard Lubat, il est un « œuvrier », un ouvrier qui fait œuvre. Et quelle œuvre ! Deux recueils de poésie et trois romans, un album signé MilkCoffee & Sugar (son fameux tandem rap avec Gaël Faye) et cinq opus discographiques à son nomdéfient formes et frontières.

Pour ce nouvel album au riche arc-en-ciel musical (électro, hip hop, jazz, pop, afro…), le leaders’entoure, comme toujours, d’artistes qui, à son instar, se reconnaissent en ces phrases d’Aimé Césaire : « Comme l’homme a besoin d’oxygène pour survivre, il a besoin d’art et de poésie (…). Par l’art, le monde réifié redevient le monde humain » (discours à Dakar, Premier Festival mondial des arts nègres, 1966).

Edgar Sekloka est le veilleur qui braque sa torche sur les proxos des algorithmes (Google), sur les sprinters du stream (Tuer je). Sa prosodie vigie scrute l’horizon brouillé par les mensonges des va-t-en-guerre et les modèles imposés (C’est comme ça), les injonctions sclérosantes (Anonymie) Et, soleil à l’horizon, brille Farfouri, hymne allègre à l’enfance.

Sans manichéisme, Edgar Sekloka dissèque la complexité du monde et met en lumière les sources d’espoir. Ses semelles de vers nous propulsent dans une poésie qui palpite d’une interrogation et d’une utopie émancipatrices.

Par la journaliste Fara C.

Premières parties : Syamka et  Gatha