La Boule Noire & VEDETTES
19:30
15.00
Au travers d’une musique évocatrice et émotionnelle, Goodbye, Hotel Arkada, le nouvel album de la harpiste et compositrice américaine Mary Lattimore, ne parle pas seulement de son homonyme bien-aimé – un hôtel en Croatie en cours de rénovation – mais d’une perte universelle qui est partagée. Six pièces tentaculaires façonnées par le changement ; rien ne sera jamais pareil, et ici, l’artiste, évoluant dans la synthèse, célèbre et pleure la tragédie et la beauté de l’éphémère, tout ce qui est vécu et perdu dans le temps.
Documenté et édité au cours de sessions inhabituellement mesurées sur une période de deux ans, le matériel reste enraciné dans l’improvisation tout en brillant comme le plus raffiné et le plus robuste dans le catalogue de Lattimore, qui s’étend sur une décennie. On la retrouve en train de communier avec ses amis, ses contemporains et ses influences de longue date, à plein régime, tout en ralentissant le rythme pour nourrir les chansons de nouvelles façons.
« Quand je pense à ces chansons, je pense aux fleurs qui se fanent dans les vases, aux bougies fondues, au fait de vieillir, d’être en tournée et de voir les choses changer pendant votre absence, de ne pas réaliser à quel point les expériences sont éphémères jusqu’à ce qu’elles ne se produisent plus, à la peur pour une planète que nous sommes en train de perdre à cause de l’avidité, à une ode à l’art et à la musique qui ont vraiment façonné votre vie et qui peuvent vous transporter dans le passé, au désir de maintenir la sensibilité et de ne pas sombrer dans un découragement creux. »
Les souvenirs, les scènes et les impressions en une fraction de seconde remplissent depuis longtemps l’univers musical de Lattimore. En tant que l’une des meilleures conteuses instrumentales d’aujourd’hui, elle a « l’étrange capacité de pincer une corde d’une manière qui permet à quelqu’un de se souvenir instantanément du goût du gâteau de son cinquième anniversaire », écrit Jemima Skala, de Pitchfork. L’envie de Lattimore d’enregistrer la vie telle qu’elle se déroule correspond à sa volonté de voyager et de se produire, comme l’explique Grayson Haver Currin dans le New York Times : « Lattimore a reconnu que le fait d’être en mouvement faisait jaillir des fils d’inspiration, des états d’âme qu’elle voulait exprimer par la mélodie.
En 2020, Silver Ladders, enregistré avec Neil Halstead de Slowdive, a permis à Lattimore d’élargir la vision de son projet principal. « Toutes les personnes à qui j’ai demandé de contribuer ont profondément affecté et inspiré ma vie.
Première partie : HUMMING AMPS