Sainte Victoire sonne et résonne comme une allégorie religieuse. Rien d’étonnant à ça.Cette jeune artiste parisienne, autrice, compositrice, interprète et productrice, a reçu une éducation catholique jésuite, qu’elle s'empresse de sacrifier sur l'autel de ses premières velléités artistiques en composant des chansons insolentes. Et ça ne s’invente pas. A treize ans déjà, sa toute première chanson s’appelait « Jeune Pucelle ».
Sainte Victoire a une formation baroque – elle a fait dix ans de clavecin au Conservatoire, de six à seize ans – et aime les chemins de traverse. La poignée de singles incandescents déjà sortis laisse entrevoir les contours d’une personnalité singulière : dans les confessions d’un amour à sens unique de « Only A Friend » et ses synthés nébuleux (2021), dans son hymne à la solitude scandé sous les cloches de l’Angélus introduisant la transe tribale de « Hive Mind » (2021), dans l’esprit vengeur qui règne tout au long de « EMPTY » et ses beats industriels (2022) comme dans la rêverie pop-électronique de la balade en tandem « Toute la Nuit » (2023) qui a eu la chance d’apparaître dans la playlist Spotify EQUAL et entendue sur FIP.
Son premier EP « Cold Feet (How You Food-Poisoned Me) » dresse des ponts entre techno indus, gabber, hyperpop, néo folk, hip-hop, sonorités seventies kitsch mais aussi... baroque. Un mélange détonant qui finalement lui ressemble.